La valeur des débarquements en baisse aux îles de la Madeleine

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    La valeur des débarquements est en baisse aux îles de la Madeleine en raison de la diminution du prix du crabe des neiges. Le homard, quant à lui, continue de dominer l’économie de l’archipel.

    Le ministère des Pêches et Océans Canada (MPO), qui a présenté son bilan de la saison mercredi, rapporte que la valeur des débarquements totalise 134 millions de dollars en 2023.

    L’an passé, on comptait 164 millions de dollars.

    Le volume des débarquements est toutefois resté stable. C’est l’effondrement drastique du prix du crabe des neiges qui a entraîné cette diminution.

    Il y a eu une chute de presque 60 % du prix enregistré au débarquement pour le crabe des neiges. Ce qui fait que cette année, la valeur des débarquements était beaucoup moins importante que l’année dernière, explique Cédric Arseneau, directeur du secteur Îles-de-la-Madeleine pour le MPO.

    Selon le ministère, le crabe des neiges a rapporté l’an dernier presque 36 millions de dollars, soit approximativement 21 % de la valeur des volumes débarqués.

    Cette année, le crabe des neiges représente environ 9 % de la valeur des débarquements aux îles, pour un montant de presque 11 millions de dollars.

    C’est quand même significatif, nuance Cédric Arseneau.

    Capture d’écran, le 2023-12-14 à 08.32.20

    Eudore Aucoin, président de Fruits de mer Madeleine et aussi pêcheur de crabe, assure que les taux de capture étaient au rendez-vous.

    Au niveau des quantités, ç’a été quand même une bonne année, note-t-il.

    Mais c’est sûr qu’en tant que pêcheurs, ce ne sont pas du tout les mêmes revenus. Mais on a fait notre saison, ajoute le pêcheur.

    Capture d’écran, le 2023-12-14 à 08.32.35

    La situation de chacun est différente. Quelqu’un qui vient d’acheter un bateau, c’est plus difficile. Quelqu’un qui a son bateau depuis 20 ans, vivre des saisons comme 2023 ou peut-être 2024, ce n’est pas agréable, mais il va pouvoir passer à travers plus facilement, nuance-t-il.

    Selon lui, il est encore trop tôt pour savoir si les prix remonteront l’an prochain.

    Cédric Arseneau est plus optimiste. Les inventaires dans les usines auraient été écoulés, donc il y aura peut-être une amélioration, estime-t-il.

    Le homard domine

    Le MPO est catégorique : la pêche au homard a dominé la saison dans l’archipel.

    L’an dernier, le homard a constitué 75 % de la valeur des débarquements, un chiffre qui a augmenté à 87 % cette année. On voit que l’importance relative du homard est en croissance, ajoute Cédric Arseneau.

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    Les niveaux de capture sont aussi en hausse puisque l’espèce se porte bien. Aux îles, les débarquements comptabilisaient environ 2000 tonnes métriques il y a quelques années. Ils sont aujourd’hui de plus de 6000 tonnes métriques annuellement.

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    Cette dépendance inquiète tout de même un peu quelques pêcheurs, dont Charles Poirier, le président du Rassemblement des pêcheurs et pêcheuses des côtes des Îles.

    Capture d’écran, le 2023-12-14 à 08.33.22

    On nous dit que le homard s’adapte très bien au réchauffement climatique pour l’instant, mais on sait que si ça continue à se réchauffer à la vitesse actuelle, ça va peut-être devenir problématique pour quasiment la seule ressource qui tient le coup, dit-il.

    Le président de l’Association des pêcheurs des îles, Mario Déraspe, s’avoue aussi perplexe face à la situation actuelle.

    L’industrie des pêches aux îles est pratiquement liée à une seule pêcherie, lance-t-il.

    Capture d’écran, le 2023-12-14 à 08.33.32

    Il ne faudrait pas que quelque chose change dans le homard parce que l’économie des îles de la Madeleine mangerait un coup puisque la pêche est la première économie des îles, ajoute Mario Déraspe.

    Le petit triomphe du pétoncle

    Pour sa part, la pêche au pétoncle a bien tiré son épingle du jeu cette année, selon Pêches et Océans. Elle a rapporté près de trois millions de dollars en valeur de débarquement.

    Le pétoncle est une histoire à succès pour les îles. On a des chiffres qui s’améliorent d’année en année. Cette année, on est rendu à 60 tonnes métriques de muscles, donc le pétoncle sans la coquille. C’est un chiffre intéressant, fait valoir Cédric Arseneau.

    On n’a pas augmenté le nombre de jours où les pêcheurs étaient autorisés à pêcher et ils ont eu une augmentation de presque 40 % de ce qu’ils ont débarqué. Le stock se porte très, très bien, ajoute le représentant gouvernemental.

    LA UNE : Le homard est l’espèce qui a le plus rapporté d’argent à l’archipel cette année. (Photo d’archives). PHOTO : RADIO-CANADA / ISABELLE LAROSE

    PAR Stéphanie Rousseau