Une initiative de science citoyenne pour protéger les tortues marines

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    Un organisme qui se consacre à la protection des tortues de mer fait appel aux citoyens des Maritimes afin d’appuyer ses efforts de conservation.

    Avec l’hiver qui approche, la température des océans commence graduellement à chuter.

    Chaque année, ce phénomène met en péril la vie de tortues marines qui se retrouvent soudainement dans une eau en deçà de 10 degrés Celsius.

    Lorsque cela se produit, l’animal subit un choc thermique et, en hypothermie, se retrouve en quelque sorte paralysé, incapable de nager ou de se nourrir. Les tortues ainsi assommées peuvent alors se faire emporter par les courants marins et par de forts vents et s’échouer sur les plages.

    De plus en plus fréquent?

    Bien que ce phénomène reste assez rare dans les Maritimes – chaque année, seulement une ou deux tortues sont retrouvées sur nos côtes –, le Réseau canadien des tortues marines (RCTM) craint que cela ne se reproduise plus souvent à l’avenir.

    La chose a déjà été observée ailleurs, dit la coordonnatrice de l’éducation et de la sensibilisation de cet organisme, April Nason.

    Il y a environ 20 ans, une centaine de tortues s’échouaient chaque année sur les côtes du Massachusetts. L’an dernier, ce chiffre est toutefois passé à 888.

    Une fois qu’elles se retrouvent sur la plage, elles sont exposées aux éléments – le vent, la neige ou la pluie –, leur température corporelle commence à chuter davantage et ça peut être mortel, explique April Nason.

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    Afin d’éviter que cela ne se produise aussi dans les Maritimes, le RCTMinvite les citoyens de ces provinces à faire preuve de vigilance en se promenant sur les plages cet automne. L’organisme souhaite aussi recruter plus de bénévoles capables de l’assister dans ses efforts de conservation.

    Samantha Hudson, une citoyenne de la région de Miramichi, collabore avec le RCTM depuis 2016. Chaque année, entre octobre et janvier, elle arpente régulièrement un tronçon d’une plage de la région à la recherche d’une tortue échouée.

    À la suite de chacune de ses excursions, elle répond à une série de questions et transmet ses réponses au RCTM.

    La science citoyenne, c’est un excellent outil, affirme Samantha Hudson, qui dit ne toujours pas avoir à secourir une tortue. De petits organismes comme le Réseau canadien des tortues de mer peuvent ainsi avoir un impact beaucoup plus grand.

    Les tortues de mer qui s’échouent sur les côtes des Maritimes sont généralement très petites et peuvent habituellement être retrouvées parmi les algues qui jonchent la plage, ajoute April Nason.

    Quiconque aperçoit une tortue de mer échouée devrait communiquer avec le RCTM et déplacer l’animal suffisamment loin de l’eau afin d’éviter qu’il soit de nouveau emporté par la mer.

    Surtout, il faut éviter d’essayer de réchauffer l’animal. Une tortue peut mettre plusieurs jours avant de se réchauffer et le choc thermique résultant d’une augmentation trop rapide de sa température corporelle peut entraîner sa mort.

    LA UNE : Cette tortue s’est échouée en 2017 sur une plage de Port Lome, en Nouvelle-Écosse. PHOTO : (RÉSEAU CANADIEN DES TORTUES MARINES)

    PAR Radio-Canada d’après les informations de Hannah Rudderham, de CBC